jeudi 15 juin 2017

GN 1000&1 Lames Synopsis

Journal de Coriolis, il y a 30 ans. Beb Al’Malak

La lune est pleine en cette soirée, et son éclat apaisant me ramène aux lumières des feux de Beltaine qui célébraient la saison chaude, autour desquelles je dansais, entourées de mes amis il y à peine une saison.
Quand les inquisiteurs ont commencé leur traque, j’avais la naïveté de croire que ce n’était qu’un coup de sang, une folie passagère.
La réalité m’a rattrapé quand j’ai du m’entasser, avec la peur de perdre la main de mon Hoël encastrée dans la mienne, entourer de centaines de mes semblables. Alors que nous attendions un bateau pour fuir notre terre natale. Je n’ai pas honte de dire que sans lui je ne sais pas si j’aurai eu la force et le courage d’accomplir ce périple.

Il parait que cinquante bateaux au moins ont quitté les terres occidentales avec à leur bord des centaines de personnes. Je ne sais pas si ces chiffres sont exacts, je sais juste qu’avec nous une quarantaine de personnes seulement ont établi leur campement ici, avec l’accord du “Pacha”. Peut être d’autres arriveront dans les prochaines semaines, je l’espère. peut être d’autres ont pu trouver une autre terre accueillante en d’autres lieux.
En revanche j’ai la certitude que les malheureux et malheureuses restées chez nous n’ont que de maigres chances de survie, tant la haine à notre égard s’est exprimée.
Il y avait 134 personnes à bord de de la “Recouvrance”, le bateau qui a bien voulu nous embarquer et nous faire quitter le Cormyr. Arrivés sur les rives Turkmishes, nous n’étions plus que 71. Le scorbut ayant emporté vers les bas fonds la moitié des passagers.
A l’intérieur du bateau, nous étions entassés; comme des bêtes, sans autre moyen que de s’étaler les uns sur les autres pour pouvoir dormir. Ceux qui avaient la chance d’être marin de métier avaient le privilège de dormir dans les dortoirs, les autres furent installés dans les cales, qui d’ordinaire transportaient des tonneaux de vins. Les appartements du capitaine hébergèrent les quelques nobles embarqués avec nous, mais leurs conditions de voyage ne me semblèrent pas à envier. Coincés à une trentaine dans quelques pieds carrés, avec guère plus de paillasses que nous pour s’allonger.

Une fois débarqués, un long périple nous attendait avant d’arriver jusqu’ici, je m’y attarderais plus longuement une autre fois. Une chose toutefois à ce propos, les différentes altercations avec créatures et bandits en chemin nous coûtèrent la vie d’une vingtaine des nôtres, dont celle de la si précieuse Betsabé, mon amie d’enfance, terrassée par les lames d’une horde d’hommes-bêtes peu enclins au dialogue. Je pleure encore son départ au moment où j’écris ces lignes.

Nous sommes arrivés ici, en ces terres orientales il y a maintenant deux lunes. Certains d'entre nous commencent à tisser des liens avec ce peuple que je découvre. Si j’ai bien compris ils nomment leur royaume “Calimshan” et leur château “Beb Al’Malak”.
Sans vouloir dire que je me réjouis de notre sort, j’essaie de me concentrer sur le côté positif de ces évènement, et je suis reconnaissante de la chance qui est mienne de découvrir des terres si lointaines de mes origines, ainsi que ce peuple fascinant que sont les calishites.
Hoël a été sollicité en sa qualité de médecin par la cour du Pacha, je ne le vois donc plus beaucoup depuis quelques jours. Pour l’instant il s’affère à apprendre les rudiments de la langue calishite. De mon côté, j’ai rencontré quelques marchands locaux parmi ceux qui nous ont guidé jusqu’ici, nous arrivons à communiquer sommairement, leur activité ayant amené ces nomades à apprendre les bases de ma langue. C’est grâce à eux si nous avons pu arriver jusqu’ici, et établir ce campement en bordure de la ville. Ces marchands, richement vêtus, ont autant de choses à raconter que de marchandises dans leur roulottes, et tous les jours à leur côté je me nourris de leurs histoires, rumeurs et légendes.
J’ai pu comprendre qu’une tribu ancestrale de créatures étranges vit non loin de chez nous. Ils n’ont que peu de contacts avec les calishites, sans toutefois être ennemi. Il semble que leur établissement ici remonte aux temps ancestraux, bien avant l’Empire Shoon.
Des quelques bribes que j’ai pu comprendre, l’empire Shoon fut le premier à établir la paix en ces terres après la disparition des Djinns et Efrits. Je ne sais pas si ces termes désignent des créatures ou des humains, mais il semble qu’ils s’affrontèrent sans relâche avant l’avènement de cet Empire Shoon et du contrôle de la zone par les humains.

Voilà que j’entends Hoël et ses confrères rentrer au campement, je m’en vais de ce pas quérir des nouvelles.